Waterloo n’est pas à Waterloo

J’ai toujours été pris de vertige à l’idée que le monde pourrait ne plus exister. Cette idée devient d’ailleurs de plus en plus commune à mesure que le risque croit. Mais l’idée que le monde aurait pu ne pas exister, ne me semble pas moins vertigineuse. Et d’une manière plus générale que quelque chose qui a eu lieu aurait pu ne pas avoir lieu. Ou plutôt, ce n’est pas parce que quelque chose a lieu que cet avoir lieu correspond à une nécessité ou à une intention. Un écart est toujours présent entre l’émergence d’un événement qui résulte d’une tension entre des forces différentes et l’événement raconté, pris dans le fil de la langue et de son énonciation, laissant continuellement croire qu’une antériorité pointe vers une causalité… Mais alors, comment encore raconter l’histoire ?

Le nom de qu(o)i
(Les communs et les propres)

    En France, ou en Suisse, j’habite un nom commun. En Belgique, c’est un nom propre. Contrairement au nom commun, un nom propre désigne toute substance distincte de l’espèce à laquelle elle appartient. Il n’a de signification qu’en contexte.

    On sait que le nom des lieux a souvent suscité des controverses ; il est en effet évident que la toponymie a une dimension éminemment politique1, d’autant que son institution est le fait de l’acteur politique. En outre, le nom du lieu est de lui-même un enjeu en ce que son choix met en présence des acteurs, des projets, des conceptions et des représentations différents potentiellement conflictuelles. Saint-Petersbourg, devint Petrograd, puis Léningrad, puis redevint Saint-Petersbourg.

    Si certains lieux changent de nom, certains toponymes passent de la catégorie des noms propres à celle des noms communs. Les plus connus sont des noms de produits dont l’appellation contrôlée est étroitement liée à leur localisation géographique : un champagne, un bordeaux, un camembert.

    D’autres, moins contrôlés, ont changé de catégorie par l’usage qui en est fait. Ainsi il est courant de parler de la bérézina d’un parti politique pour signifier à la fois son mauvais score électoral et le côté historique de ce résultat.

    La Bérézina est une rivière qui coule en Biélorussie. Une bataille y a eu lieu. On dit qu’elle a été gagnée tactiquement par la France. C’est une victoire militaire.

    Construire puis détruire rapidement deux ponts sur la Bérézina a permis d’empêcher que l’armée Russe poursuive l’armée française en retraite. Cette manœuvre a évité qu’une retraite se transforme en une déroute. Mais de nombreux soldats français étaient si épuisés qu’ils n’eurent pas la force de franchir les ponts avant leur destruction. Tentant de traverser l’eau rapide et glacée ils s’y sont finalement noyés. Alors, le sens commun a transformé la victoire en une défaite et la retraite en déroute.

    La Langue que j’habite et qui m’habite est française. Pourtant je ne vis pas en France mais en Belgique. La langue française de France et celle qui est parlée en Belgique diffèrent sur certains mots. Particularisme attaché à un territoire et aux usages qui y prévalent. Nous confondons par exemple les torchons et les serviettes, utilisant à leur place les essuies auquel on ajoute le nom des objets qui seront essuyés : mains ou vaisselle…

    Bien que la Belgique soit assez peu concernée par la bataille de la Bérézina, le nom y est bien utilisé pour parler d’une déroute. Par contre, ce n’est pas le cas de Waterloo. C’est essentiellement en France que l’on trouve une utilisation de ce toponyme comme nom commun pour signifier une défaite.

    Chez moi, c’est le nom d’un lieu. J’y habite. Et c’est difficile d’y voir un belgicisme.

    Lorsque le nom propre « Waterloo » devient un nom commun, il se généralise. Il n’est plus attaché à cet endroit-là qu’il désignait mais à un événement temporel qu’il représente. Plutôt que d’être fixé à un lieu particulier, à un espace, il se fixe donc à un moment de son histoire et s’y ancre. Il s’immobilise. Il est littéralement question d’arrêter le temps…

    Parfois on donne une valeur particulièrement positive à cette immobilisation. Par exemple lorsqu’on parle du patrimoine et de sa protection…

    En France, la commission nationale des toponymes2 les considère comme un patrimoine. «La Commission nationale de toponymie (CNT) est chargée de contribuer à la conservation et au développement cohérent du patrimoine toponymique de la France.»3

    J’habite donc Waterloo. Par hasard. Ou plutôt par amour. D’une fille qui y habitait. Que j’ai emmenée à Bruxelles quelques années et qui m’a emmené à Waterloo pour quelques années. N’y habitant pas depuis très longtemps, je peux encore en observer certaines étrangetés.

    Le nom de qu(o)i
    (Une commune n’est pas l’autre)

      A Waterloo il y a une butte. Elle représente la bataille. Mais en réalité la butte n’est pas à Waterloo. Elle se trouve sur le territoire d’une commune limitrophe, Braine-L’Alleud. Une autre commune dont le nom est beaucoup moins connu. Pourtant c’est majoritairement sur son territoire que l’on s’est battu en 1815. La plus grande surface du champ de bataille est sur le territoire de Braine-l’Alleud. La butte, elle, porte le nom de Waterloo. Enfin, pas tout à fait, pas officiellement. On devrait dire la butte du lion. Parfois, mais il semble que ce soit erroné, le monument hollandais. Car ce monument est construit à l’endroit supposé où le fils de Guillaume 1er des Pays-bas, qui, à l’époque était le souverain de ce territoire, a été blessé. Guillaume 1er aurait demandé qu’on se souvienne de cette blessure. On a décidé de construire un monument pour commémorer la blessure du prince héritier. En même temps, dans cette région, à cette époque, on n’aimait pas trop la souveraineté de Guillaume. On ne veut donc pas dépenser une fortune pour un monument qui devrait nous faire nous souvenir que c’est l’endroit où le prince héritier a été blessé. Ce sera donc une simple butte. Mais tout de même surmontée d’un lion haut de 5 mètres, hissé à son sommet en 1826. Quatre ans plus tard, les Hollandais sont chassés de Belgique.

      Cette butte on la retrouve sur les armoiries de Waterloo, pas sur celles de Braine l’Alleud. Aussi, le bourgmestre de Braine l’Alleud, qui n’apprécie pas beaucoup que l’on confonde sa commune avec son illustre voisine essaye de temps en temps de s’opposer à ce qu’il estime être une invisibilisation de sa Ville. Il a entrepris une guerre juridique pour récupérer un peu du territoire médiatique.

      En 2007, lorsque la commune de Waterloo adapte ce blasonnement en un drapeau, le bourgmestre de Braine-l’Alleud est furieux car le Lion de la butte du champ de la bataille de Waterloo est un monument situé sur sa commune ; il voudrait empêcher que la commune de Waterloo s’approprie l’image du lion de Waterloo, son monument. La fureur du bourgmestre s’exprimera sous forme politique en une question parlementaire. La ministre de la Culture lui répondra en rappelant que c’est à la suite d’une proposition émanant du Conseil d’héraldique et de vexillologie de Belgique que la commune de Waterloo s’est dotée d’un tel drapeau, « inspiré comme il se doit des armoiries, et présentant un fond blanc à la pyramide tronquée verte sommée d’un lion passant, la dextre posée sur un boulet, le tout noir. »4

      Si la traduction en langage héraldique de l’image litigieuse est intéressante par le voile de mystère dont elle la recouvre pour un non-initié, elle ne se substitue néanmoins pas à ce que tout un chacun perçoit : le dessin schématisé de la butte surmontée de son lion, comme on peut le voir sur les portières des véhicules communaux.

      En 2014, soit un an avant les commémorations du bicentenaire qui ont été un événement médiatique et touristique important, Michelin édite un guide consacré à la Route Napoléon en Wallonie. Le collège communal de Braine-l’Alleud a alors saisi le tribunal de première instance de Nivelles pour faire interdire cette publication. L’objet de son courroux était que le Guide Vert Michelin ne mentionne pas clairement que de nombreux sites consacrés à la bataille de Waterloo sont situés sur le territoire de Braine. Il s’agissait pour le Collège d’un vrai préjudice en terme de visibilité, mais aussi de notoriété5.

      La commune, a été déboutée mais, après avis de ses avocats, a décidé de faire appel de ce jugement6.

      La querelle de clocher, en un sens littéral, a pour objet la visibilité, la notoriété, donc, l’espace médiatique. Mais cette bataille ne sera pas facile à gagner pour Braine. Car le nom de Waterloo jouit d’une notoriété certaine. Je doute qu’on parle un jour d’une défaite en disant c’est le braine-l’alleud de la gauche… (pourtant, le mot aurait du sens, car il s’agissait d’une commune votant majoritairement à gauche il y a encore 20 ans et elle a perdu son dernier élu socialiste lors des dernières élections communales, en 2018). Mais la célébrité de Waterloo n’est pas seulement effective par le devenir commun du nom de Waterloo. 124 Waterloo sont répertoriés dans le monde si j’en crois Yves Vander Cruysen, écrivain waterlootois et waterloophile, par ailleurs adjoint au Maire comme on dirait en France. On trouve une place à Amsterdam, un village du comté de Cork en Irlande, des villes au Sierra Leone, au Canada, en Australie, aux Etats-Unis, un district de Londres, qui portent ce même nom propre.

      Waterloo est partout. J’y habite. Lorsque je dis habiter Waterloo, il me faut parfois préciser, le Waterloo de Belgique, là où le Duc de Wellington avait établi son quartier général.

      Comme une route nationale traverse le champ de bataille, il m’arrive de traverser les champs du champ de bataille de Waterloo. Ces champs sont toujours des champs. Ils sont cultivés, ils ne sont pas construits. Pourtant, on est proche de Bruxelles. La pression immobilière est importante…

      Le classement
      (Protéger pour qui, pour quoi ? )

        Mais on ne peut pas y construire. Les champs sont protégés contre l’édification de nouveaux bâtiments. Et ce en vertu de d’une loi qui est, en Belgique, la toute première loi de protection patrimoniale.

        Lorsque je l’ai appris, ceci m’a quelque peu étonné : il ne s’agit ni de la Grand-Place de Bruxelles, ni de la cathédrale Saint-Bavon de Gand, mais de simples champs, certes d’une bataille qui eût quelque importance dans le devenir de l’Europe. La toute première chose que l’état belge a décidé de protéger par une loi afin d’éviter qu’elle se dégrade, afin de s’assurer qu’elle se conserve en l’état, est le champ de la bataille de Waterloo. C’était en 1914.

        Habitant ce lieu devenu commun vu de l’étranger, ceci est suffisamment étonnant pour que je m’y arrête. Que je m’y intéresse… Voire que je tente de le remettre en mouvement, de lui rendre un peu du contexte qui a disparu… représenter non pas la bataille mais ce qui a présidé à l’immobilisation du sol, les discussions

        La raison qui est communément admise pour justifier cette loi de classement est la construction, un peu avant le centenaire de la bataille, d’un petit édicule sur le terrain qui était alors encore essentiellement considéré comme un cimetière, donc en un certain sens, une terre sacrée (bien que ces champs aient été cultivés et moissonnés depuis 1815) : le Panorama de la bataille de Waterloo.

        Quelques constructions avaient déjà été érigées autour de ce champ depuis 1815, car de nombreuses personnes (principalement britanniques) souhaitaient visiter ce cimetière. Il semble que ce soit à cette occasion que Thomas Cook inventa les voyages organisés modernes tels qu’on les connaît aujourd’hui en ayant l’idée d’emmener les Londoniens souhaitant se recueillir sur le champ de bataille, là où leurs proches étaient morts et avaient été brûlés. Il fallut donner à manger et à boire à ces voyageurs qu’on n’appelait pas encore « touristes ». Comme il n’y avait pas d’établissement pour les accueillir, on construisit un débit de boisson, une puis deux, puis trois auberges et autant de restaurants.

        Le peintre français Louis Dumoulin a obtenu de l’État belge une concession limitée à 10 ans pour y construire son panorama. Il s’agissait d’une entreprise privée, les entrées devant couvrir le coût d’investissement. L’investisseur principal était une société de tramway bruxelloise qui y a vu l’occasion de prolonger une ligne existante afin que les bruxellois puissent en faire un but de promenade.

        La construction de ce panorama a été la construction de trop pour quelques citoyens : le comte Louis Cavens, et le journaliste Hector Fleisman alertèrent et convainquirent les parlementaires belges qu’il fallait réagir. .

        Les débats parlementaires sont instructifs. Les discussions montrent qu’il y a opposition, différenciation, contradiction entre les arguments avancés, les valeurs défendues, et le résultat : le vote de la loi de classement.

        Certains sénateurs s’opposent au classement7 : ainsi le sénateur Magnette, préfère le courage des ouvriers et des femmes d’ouvriers, des industriels et des travailleurs à celui des guerriers. Il craint toute forme de glorification de la guerre.

        Pour M. Lafontaine si l’on devait, conserver intacts tous les endroits où les hommes ont répandu le sang d’autres hommes, c’est toute la surface de la terre qu’il faudrait placer dans la sauvegarde de la Loi. Il se demande pourquoi faire une exception pour le champ de bataille de Waterloo ?

        Les parlementaires soutenant le projet de loi évoquent des raisons différentes. Pour M. Brunard. Waterloo symbolise exclusivement toutes les vertus de ceux qui s’y rencontrèrent : courage, dévouement, fidélité au devoir, esprit de sacrifice.

        M. Libioulle dit se placer au seul et unique point de vue de l’intérêt de la science historique. Le champ de bataille est un relief ayant expression et valeur historique. Ce champ de bataille, en tant qu’histoire, a été étudié, médité, scruté, discuté, tous les jours depuis 1815… La base de ces discussion, c’est l’examen et l’étude du relief. Protéger le champ de bataille de Waterloo, c’est conserver un document de tout premier ordre,

        Pour le comte Goblet d’Alviella, il s’agit simplement de conserver un souvenir historique. car c’est sur ce champ de bataille qu’on a vu tomber un conquérant qui avait assis sa domination sur la force et l’oppression des peuples vaincus.

        Pour le baron de Kerchove d’Exaerde, il ne s’agit pas de la glorification d’une bataille, mais plutôt du culte des morts, des victimes qui sont tombées sur le champ de bataille. Il estime que toute mesure tendant à conserver et à vénérer le souvenir de ces disparus mérite une certaine considération.

        M. WIENER, lui, trouve un certain intérêt pratique pour la Belgique à conserver le site de la bataille de Waterloo car beaucoup d’étrangers visitent le champ de bataille de Waterloo.

        M. de ROO rejoint ce point de vue. Selon lui on doit seulement se demander s’il y a lieu de conserver une des curiosités de la Belgique contemporaine visitée journellement par de nombreux étrangers qui, en s’y rendant, parcourent le pays. Cela lui parait désirable.

        La majorité des sénateurs vote en faveur du classement du champ de bataille, de sa préservation. Mais il ne s’est pas trouvé une majorité pour se mettre d’accord sur les raisons de cette sauvegarde. On peut classer pour des raisons diverses, voire opposées. On peut engager l’avenir, poser un acte pour les générations futures, sans être tombés d’accord sur les raisons qui poussent à prendre cette décision.

        Or, une fois classé, il y a, d’une part, reconnaissance d’une valeur (valeur préexistante au classement), d’autre part, valorisation (valeur produite par le classement).

        Une fois classé la valeur ne se discute plus. Une fois classé la valeur devient une valeur en soi. Elle ne repose plus sur un consensus momentané qui aurait pu ne pas être, mais acquière une valeur absolue et an-historique. Une consécration.

        Les pentes
        (Sont-elles glissantes ? )

          Autrement dit, on classe un sol pour ne pas qu’il disparaisse sous de futures constructions, pour que l’on continue à voir les plis du terrain.

          Les pentes, les obstacles naturels ou artificiels étaient essentiels dans la stratégie de ces guerres de poussées, de percées, d’enfoncement.… La topographie était alors stratégique. L’on protège donc les pentes, du moins celles qui restent. En effet, lors de l’édification de la butte, le terrain avoisinant a été arasé et de nombreuses pentes ont été détruites.

          Ma belle-mère qui vit à Waterloo depuis plus longtemps que moi, a coutume de plaisanter en disant qu’elle vit dans le lieu le plus humide de Belgique. Elle le dit humide dans les deux langues principales du royaume : « water » « l’eau ». Pléonasme de traducteur. Mais au-delà de la plaisanterie que permet le signifiant, water signifie sans conteste eau. Et loo viendrait du néerlandais lots ou los qui signifie pente ou prairie. Pente humide ou prairie humide voilà qui convient parfaitement bien à l’événement qui se nomme Waterloo, soit la défaite de l’armée française sur un champs vallonné, constitué de pentes et de contre-pentes, dont le sol détrempé recevait les boulets de canon qui s’y enfonçaient au lieu de rebondir comme on l’avait espéré. Certes, le champ de bataille n’est pas essentiellement à Waterloo, mais même l’étymologie de son nom rejoint le sens, ici militaire, de la bataille.

          En 1914, les pentes étaient toujours étudiées par les stratèges militaires. L’invention des tranchées l’année suivante, a, bien entendu, changé la donne.

          Mais il n’y a pas que les militaires qui s’intéressent aux pentes. Les joueurs de golf les étudient également. Et il est également question de stratégie. Et c’est aussi un sol particulier. Les premiers parcours de golf n’avaient rien de pensé, planifié, ou ordonné.  Ces premiers parcours étaient situés sur des bandes de terre entre l’océan et les premières terres cultivables sur la côte est de l’Écosse, entre Dundee et Aberdeen. Ces zones étroites qui, au cours des millénaires, s’étaient formées entre l’embouchure des rivières et le rivage, avaient été surnommées « links » par les Écossais. Sablonneuses, impropres à la culture, elles ne laissaient pousser que de l’herbe et de la végétation sauvage typique de la dune. Des terres sans aucun intérêt, si ce n’est pour la pratique de loisirs au grand air. C’étaient des terrains publics, sur lequel les habitants se retrouvaient à dates fixes pour y jouer à mettre des balles dans des trous à l’aide de cannes.

          Le golf devint quelque chose d’un peu sérieux à St Andrew en 1764, moment où le jeu a été codifié. Seul le jeu a été codifié. Le terrain naturellement bosselé, avec des trous, des zones herbeuses, d’autres sableuse, des rochers était toujours le même. Ces règles permettaient de jouer le même jeu ailleurs qu’en Écosse. Il suffisait d’avoir un terrain. Mais pas n’importe quel terrain. Un terrain à l’image de celui d’Écosse, semblant naturellement bosselé, avec des trous, des bunkers, des obstacles naturels, et une limite à la piste…

          Donc les Britanniques jouent au golf. Les Britanniques colonisent le monde et créent des golfs, partout où ils vont. Mais comme le monde ne ressemble pas au littoral écossais, on crée des terrains semblable à ce littoral partout dans le monde. C’est une occupation du sol, une colonisation, voire une duplication d’un sol.

          Créer des golfs à l’image des golfs écossais partout dans le monde, demande quelques compétences. Les golfs sont créés par des architectes, spécialisés dans ce travail. Ces architectes sont également des joueurs de golf.

          Alister MacKenzie est un des premiers architectes de terrain de golf connus. Il est né en 1870. Chirurgien, il a participé à la guerre des Boers. Il s’est intéressé aux techniques de camouflage des Boers, à leur capacité à se fondre dans la nature en utilisant les protections naturelles et en construisant des protections artificielles indistinguables de la nature. Il estimait que cette maîtrise du camouflage était pour beaucoup dans leur succès militaire. Durant la première guerre mondiale, il a été engagé non comme chirurgien, mais comme spécialiste du camouflage. Après la guerre, il abandonna la chirurgie pour se consacrer uniquement à l’architecture des parcours de golf.

          Il en a dessiné une cinquantaine. Certains de ses parcours sont toujours considérés aujourd’hui comme exemplaires. Dans son premier livre, «Golf Architecture»8, publié en 1920, Mackenzie reconnaît que son architecture a été très influencée par les techniques de camouflage. Selon lui, l’essence même du travail d’un bon architecte est de tenter d’imiter les beautés de la nature, afin d’intégrer le plus « naturellement » possible son dessin au sein de cette nature.

          Il explique par ailleurs les caractéristiques d’un bon parcours : il doit présenter des difficultés pour le joueur quel que soit son niveau, il doit contraindre le joueur à des choix tactiques, il doit aussi ménager des surprises, des illusions perceptives…

          Le parcours est construit comme une fiction qui, comme beaucoup de fiction, doit être vraisemblable. Le parcours de golf combine pentes, tactique militaire, camouflage et récit….

          Le golf est aussi un sport de classe.

          Cette pratique est réservée à ceux qui en ont les moyens. Depuis les années 1980, pas moins de 4 golfs ont été créés autour du champ de bataille de Waterloo. La région compte le plus grand nombre de golfs du pays. La région est aussi la plus riche du pays. Une région riche, en bordure d’une capitale, est une région où la pression immobilière est très importante. Dès lors, soustraire une vaste zone à la possibilité d’y construire n’est pas sans effet. Qu’il s’agisse d’un terrain de golf, sport de classe, ou d’une zone classée, comme le champ de bataille, les terrains limitrophes, y gagnent en valeur par la garantie de ne pas avoir de voisin….

          Le minigolf c’est autre chose. Il s’agit plutôt d’un loisir populaire.

          Personne ne trouve aucune valeur au minigolf qui se trouve dans le jardin de l’Hôtel restaurant le 1815 sur le champ de bataille, à deux pas de la butte du lion. Le minigolf est abandonné. Les nouveaux propriétaires l’ont jugé obsolète.

          Pourtant, ils ne l’ont pas détruit, comme s’ils voulaient se donner la possibilité de le remettre en état si besoin était. De l’utiliser à nouveau. Peut-être que le démolir était un trop gros travail. Alors, ils ont tenté de le camoufler, maladroitement, en le recouvrant par endroit d’une pelouse synthétique, imitant mal le gazon environnant. Le jardin de l’hôtel-restaurant a des allures de repentir.

          Pourtant, les minigolfs ne sont pas dénués d’intérêt. Les minigolfs sont une démocratisation du golf. Ainsi, en 1952, un architecte genevois Paul Bongni a eu l’idée de développer un parcours accessible à tout un chacun9. Dans une petite forêt, il aménage un dix-huit trous de sa conception, en béton. Pour cela, il s’inspire du principe de base du golf : d’un point de départ fixe, frapper une balle à l’aide d’une canne pour la diriger dans un trou à distance après avoir franchi un obstacle intermédiaire.

          Il protège son invention par un brevet et lui donne le nom de «minigolf». Son parcours permettait de réussir l’ace – le premier coup gagnant – à toutes les pistes. Les pistes standardisées rencontrèrent un énorme succès en Europe.

          Le minigolf du jardin de l’hôtel restaurant le 1815 est lui aussi en béton. Mais il n’est pas normalisé comme le Bongni. La fille de la dernière propriétaire historique du 1815, visitant le jardin, vit l’abandon du mini-golf et découvrit, tout au fond de la propriété, empilées sans ordre, comme dans l’attente d’une destruction prochaine, les maquettes créées par son grand-père pour servir d’obstacle sur chaque piste du minigolf.

          Elle les a rapportées à sa mère qui les a patiemment restaurées puis rangées dans son garage. Le minigolf racontait la bataille de Waterloo, c’est-à-dire la manière dont Anglais et Français occupèrent ce terrain.

          Le parcours du minigolf imite le champ de bataille. Habituellement les minigolfs imitent les golfs qui imitent la nature. Les panoramas imitent également la nature.

          L’imitation
          (Faut-il prendre les vessies pour des lanternes ?)

            Les Panoramas ont été un phénomène très populaire au XIXe siècle. Comme l’ont été les minigolf dans les années 60-70.

            Le panorama est une rotonde avec éclairage sommital dans laquelle sur les murs intérieurs est installée une toile peinte en trompe-l’œil. La scène illusionniste qui y est présentée combine tridimensionnalité et peinture bi-dimentionnelle. Les spectateurs entrent par le bas. Un escalier les conduit à la plateforme à partir de laquelle ils contemplent un paysage qui s’étale sous leurs yeux à 360°. La toile inondée de lumière, les mannequins à l’avant plan, les éléments de décor réels ou peints, le sol qui se confond avec la peinture, tout concours à l’illusionnisme.Tout est fait pour que le spectateur confonde l’image et la réalité.

            Le Panorama de la Bataille de Waterloo a été édifié en 1913. Tout est fait pour que le spectateur y croie, pour qu’il s’y croie. Qu’il puisse se croire au milieu de la bataille de Waterloo.

            Mais qui veut vraiment être placé au centre de la bataille ?

            Comme déjà précisé, ce spectacle a été jugé peu convenable en 1914. Certains ont craint qu’il n’en annonce d’autres. Pour éviter que le cimetière ne se transforme en un champ de foire les parlementaires ont classés le champ de bataille.

            En 1998 le Panorama de la bataille de Waterloo de Dumoulin est classé à son tour. Mais pas le minigolf. L’arrêté de classement en énonce les raisons : en plus d’un curieux « intérêt topologique » et d’un évident intérêt historique, il est affirmé « son intérêt artistique car, sans être un chef-d’oeuvre pictural, il a une valeur indiscutable grâce à son état de conservation, grâce également à sa maîtrise du trompe-l’oeil et de son sens puissant du mouvement. »10

            En art, la valeur indiscutable fait question. Dumoulin fait également question.

            Il est le peintre qui fonde et préside la société coloniale des artistes français dont la devise est «l’expansion coloniale par l’Art, au profit de la France et de l’Art» lors de la première exposition coloniale de Marseille, en 190611. Lors de la seconde exposition coloniale de Marseille, en 1922, Dumoulin est à nouveau responsable du département des beaux-arts.

            La section réservée à l’Art provençal ne montre aucune peinture de Cézanne. Le Bulletin de la vie artistique du 1er Novembre déplore, «l’absence d’un très grand peintre, du plus illustre des artistes provençaux (…). Comment se peut-il que M. Louis Dumoulin, qui organisa les sections artistiques de cette exposition, ait commis l’irréparable oubli de Paul Cézanne? »12

            Autrement dit, ce panorama avait si peu de valeur pour les Parlementaires belges que l’on a inventé une loi pour empêcher qu’un édifice similaire soit construit là. Son auteur avait des positions pour le moins réactionnaires en matière de peinture. En 1922, il niait toujours l’importance historique de Cézanne décédé 16 ans plus tôt.

            Alors, n’est-il pas légitime de s’interroger sur le caractère indiscutable de la valeur artistique attribuée par l’arrêté de classement ?

            Ce qui ne veut pas dire que ce Panorama ne possède aucune valeur qui justifierait d’en prendre soin : il est un témoignage d’une activité culturelle du XIX et du début du XXe qui, en tant que tel mérite certainement d’être préservé. Mais pourquoi en profiter pour faire du révisionnisme en le dotant de qualités picturales an-historique?

            A l’exposition universelle de Paris de 1900, le principal groupe de panoramas et de dioramas s’élevait au Champ-de-Mars, près de la tour Eiffel, sous le nom de Tour du Monde. Il avait été réalisé par Louis Dumoulin. Louis Rousselet écrit que Dumoulin « a exécuté sur place les toiles qui ont servi à composer le panorama, ce qui nous est un sûr garant de leur exactitude; mais de plus, il a eu l’ingénieuse idée de ramener de ce long voyage un nombre assez considérable d’indigènes de chacun des pays qu’il entendait nous faire visiter. 

            Il a constitué ainsi ce qu’il a justement appelé un panorama animé, c’est-à-dire que ses tableaux deviennent des toiles de fond devant lesquelles vont se grouper artistement des personnages non pas simulés en relief, mais en chair et en os. Et ces personnages eux-mêmes ne sont pas immobiles : placés sur des plans accidentés, ou dans des habitations qui relient à la perspective lointaine la plateforme sur laquelle se trouve le spectateur, ils se meuvent dans ce cadre approprié, jouent, dansent, flânent ou travaillent selon le caractère du peuple qu’ils personnifient. »13

            On voit que l’illusionnisme qui conduisait à s’imaginer au centre de la bataille de Waterloo évoquée précédemment est ici fort poussé.

            Le roi des Belges, Léopold II, a visité l’exposition universelle de Paris de 1900 et le tour de monde de Dumoulin. Il l’a apprécié au point qu’il demandera à l’architecte Alexandre Marcel qui en avait réalisé l’architecture de venir à Laeken afin d’y construire, dans le jardin de son palais, une tour japonaise et un pavillon chinois identiques à ceux qui composaient le palais du tour du monde14.

            On peut encore les y voir aujourd’hui. Le Roi des Belges aimait beaucoup les expositions universelles et sa colonie.

            Trois ans avant l’exposition universelle de Paris, dans le cadre de celle de Bruxelles, Léoplod II reconstituait à Tervuren un véritable village congolais. Là aussi, l’illusion était parfaite : matériaux, architecture et humains authentiques. Seul le climat ne s’est pas plié au souhait royal. Sept Congolais en mourront.

            Peut-on faire un lien entre le panorama animé, les zoo humains et la pratique plus actuelle des reconstitueurs ? Certes, la contrainte et donc les conditions avilissantes ne sont aucunement comparables. Mais peut-on néanmoins interroger le rapport à l’illusion qui s’y joue ? Depuis une vingtaine d’années, de plus en plus d’hommes et de femmes habitant le plus souvent à proximité d’un champ de bataille plus ou moins célèbre, ont pris pour habitude de se réunir à l’anniversaire de ladite bataille, afin de participer à sa reconstitution en signe de commémoration.

            Ceci est la partie la plus visible de cette pratique. Car les reconstitueurs se réunissent également d’une manière privée, en l’absence de tout public. Ils doivent s’entraîner, de la même manière que le soldat de l’époque napoléonienne devait s’entraîner. D’ailleurs, les reconstitueurs d’aujourd’hui respectent scrupuleusement le règlement du soldat qui a été rédigé et édité en 1798 et qui était suivi à la lettre par le soldat de la Grande armée. Cette normalisation des corps, des comportements et des commandement n’est pas pour rien dans l’efficacité de la grande armée.

            Lorsqu’ils se donnent en spectacle lors des reconstitutions organisées un peu partout en Europe et aux Etats-Unis, les reconstitueurs refusent de s’appeler acteurs ou figurants. Mais s’ils ne jouent pas que font-ils ? Inventent-ils une nouvelle forme de représentation, ni vraiment théâtrale, ni vraiment religieuse, mais sans doute d’ordre cérémonielle ? Ils insistent sur le fait que l’immersion dans un monde passé doit être totale, au point de confiner à la confusion. Alexandre a une formation de pilote de ligne. Il s’adonne à la pratique de la reconstitution. «  Maintenant, dit-il, je suis le Général Mouton, et ça restera de cette sorte. Plus personne ne peut prétendre à ce rôle à part moi. Je suis reconnu en tant que tel. Je ne peux plus me séparer de lui, je ne peux plus changer de personnage. Je suis reconnu par les hommes, sur les bivouacs, comme le général Mouton. Donc je me dois, en tenant ce rôle, d’être présent là où il était présent. Lorsque je met l’uniforme je joue vraiment ce personnage là, j’utilise les même répliques que lui, s’il faut signer des papiers je les signe en son nom et plus en mon nom, parce que pendant cette période je ne suis plus que le Général Mouton. Donc s’il n’était pas là quelque part, je n’ai pas à y être. »15

            Le procès
            Ecrire des histoires

              A la fin du XXe siècle, la fréquentation touristique du site du champ de la bataille de Waterloo diminue inexorablement . Les propriétaires des hôtels et restaurants au pied de la bute n’ont plus les moyens de rénover leurs biens. Tout devient désuet, vieillot, ringard.

              Mais le nom de Waterloo bénéficie toujours d’une incroyable renommée. Aussi, la région Wallonne décida de faire de Waterloo la porte d’entrée du tourisme wallon.

              Pour pouvoir réaliser leur projet de valorisation du site et l’adapter au tourisme du XXIe siècle, les Pouvoirs publics devaient se rendre maître des bâtiments commerciaux qui s’étaient implantés autour du champ de bataille. En 2001 ils achetèrent la maison de commerce exploitée comme boutique de souvenirs et l’Hôtel du Musée.

              Cinq ans plus tard, la Région introduit une demande de permis d’urbanisme permettant la rénovation des infrastructures ­— en fait leur démolition — et la construction du nouveau mémorial. La  » marchande de souvenirs « , ancienne propriétaire de deux bâtiments, introduit un recours suspensif au Conseil d’État contre cette demande. Elle craint que l’exécution du permis d’urbanisme qu’elle critique porte atteinte à la nature même du champ de bataille, à sa lisibilité et à la compréhension de la bataille elle-même, dans la mesure où les constructions projetées viendraient rompre la ligne de crête derrière laquelle était disposée une partie des unités de Wellington, ce qui a été déterminant pour l’issue de la bataille

              L’atteinte à la nature du champ de bataille était si évidente, une fois énoncée, que la discussion juridique porta essentiellement sur la recevabilité du recours. La Région soutenait l’irrecevabilité car, n’étant ni voisine du site, ni propriétaire d’une partie du site, elle ne voyait pas quel préjudice personnel et direct « la marchande de souvenirs  » pouvait revendiquer.

              Mais le Conseil d’État estima qu’à partir du moment où un bien est reconnu comme faisant partie du patrimoine culturel, il ne peut plus, par définition, être considéré comme étant la « chose exclusive » d’une personne morale de droit public quelconque, même propriétaire des lieux, d’une collectivité déterminée ni même de la génération présente, à plus forte raison des voisins ou des habitants du quartier. La « marchande de souvenirs » gagna son recours.

              Le nouveau mémorial a été déplacé et enterré. Selon son concepteur, le dispositif, qui plonge le spectateur au cœur des combats, est unique en Europe. Notons qu’un siècle plus tard, il est toujours question de vouloir placer les spectateur au centre des combats.

              Un comité d’accompagnement international pour la rénovation du site de Waterloo, composé d’historiens en provenance de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne et bien sûr de Belgique, a été mis en place pour suivre le processus d’élaboration du Mémorial. Il avait décidé dans l’une de ses dernières réunion de recommander très vivement à l’unanimité comme nom pour le Mémorial : Mémorial de la bataille de Waterloo. Jusqu’ici, les recommandations du comité avaient toujours été suivies par les responsables du projet. Le Mémorial s’appelle finalement Mémorial 1815. L’historien co-auteur du Guide vert, Philippe Raxhon, estime que ce n’est qu’un exemple d’un processus de négation même du mot Waterloo dans les circonstances mémorielles liées à la bataille. Ici, dit-il, nous sommes bien dans une réécriture de l’histoire16.

              C’est en argumentant sur cette même réécriture de l’histoire que la Commune de Braine-l’Alleud avait introduit son action en justice. Philippe Raxhon explique que la citation à comparaître qu’il a reçu stipule que « Le préjudice subi par notre cliente (la commune de Braine-l’Alleud) consiste en une véritable réécriture de la réalité des événements »17.

              En février 2019, la société privée française Kléber Rossillon, spécialisée dans la valorisation de sites touristiques et patrimoniaux, obtient la gestion commerciale du site du hameau du lion. Très rapidement, elle rebaptise le mémorial 1815 en mémorial Waterloo 1815. Sa directrice, Catherine Coste, justifiait le nouveau nom attribué au Mémorial 1815 : « C’est la bataille de Waterloo qui est connue mondialement, pas 1815 seul. C’est un fait, nous n’y pouvons rien. Ce n’est qu’une question de notoriété, rien d’autre. »18

              Autour de Waterloo, chacun prête à l’autre ce méfait : réécrire l’histoire. Que l’historien soit celui qui l’écrive semble aussi évident qu’une tautologie. Que la notoriété soit prise pour un fait et serve le discours de l’historien peut étonner. Mais comment ne pas s’intéresser à la prolifération des histoires qui s’ancrent en ce pays, dotant son portrait du scintillement des hommes et des femmes qui les racontent à qui veut les entendre ?

              Ces histoires ont donné lieu à une exposition et à un livre qui portent le même nom : « classement diagonal » .

              Bruno Goosse

              1Toponymes. Instruments et enjeux, sous la direction de Henri Boyer et Marie-Anne Paveau, Mots, les langages du politique, n°86, mars 2008, ENS Editions, Lyon.

              2La commission nationale de toponymie constitue pour la France l’organisme national chargé des noms géographiques au sens de la Conférence des Nations unies sur la normalisation des noms géographiques de 1967.

              3Présentation de la CNT sur le site de la CNIG, consulté le 20 janvier 2020, http://cnig.gouv.fr/?page_id=671

              4Question de M. Léon Walry à Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture et de l’Audiovisuel, relative à la « polémique des armoiries de Waterloo », du 14 novembre 2007, CRIc, Parl. Comm. fr., 2007-2008, Crlc N°19- Cult.4,

              5« Ainsi la commune a relevé par exemple que Michelin, au lieu de parler de la Butte du Lion, présentait aux visiteurs la Butte de Waterloo, de même pour d’autres attractions telles que le Mémorial, ce qui laissait croire aux lecteurs que ces dernières se trouvaient à Waterloo et non pas à Braine-l’Alleud. » Marie Rigot, La bataille de Waterloo remportée par… le Guide Michelin, L’Écho, 9 août 2016.

              6Bd0 (avec Belga), Braine-l’Alleud poursuit sa bataille de Waterloo, La Libre Belgique du 10 août 2016.

              7Annales parlementaire du Sénat belge, session ordinaire de 1913-1914, séance du jeudi 26 mars 1914

              8Dr. A. Mackenzie, Golf architecture, Économy in course construction and green-keeping, première publication, 1920, Simpkin, Marshall, Hamilton, Kent & Co., Ltd.

              9Voir à ce sujet l’Office fédéral du sport OFSPO de la Confédération suisse et le site mobilesport.ch. https://www.mobilesport.ch/minigolf-fr/minigolf-origines/ consulté le 25 janvier 2020.

              10Arrêté ministériel du 24 février 1998.

              11Louis Dumoulin, Aux futurs coloniaux, in Notice officielle et catalogue illustré des expositions des Beaux-Arts, Exposition Nationale Coloniale, Marseille 1906, pages LXIII- LXVI, Moderne imprimerie, Paris, 1906.

              12Bulletin de la vie artistique, périodique, p. 500, MM. Bernheim-Jeune & Cie, éditeurs d’art, Paris, 1er novembre 1922.

              13Louis Rousselet – L’Exposition Universelle de 1900 – Librairie Hachette & Cie – 1901

              14Voir l’historique de la tour japonaise dans la brochure éditée par la régie des Bâtiments qui oublie curieusement de mentionner le peintre Dumoulin, réduisant le tour du monde à sa proposition architecturale. Laeken. La tour japonaise, Régie des Bâtiments, Service de presse, Bruxelles, avril 2009.

              15Bruno Goosse, Classement diagonal, pp. 110 à 112, éditions la lettre volée, 2018.

              16Tanguy de Ghellinck, Sudinfo Waterloo, groupe Rossel-Sudpress, Braine-l’Alleud vs Michelin : après une première charge loupée, la commune contre-attaque ! https://waterloo.blogs.sudinfo.be/archive/2016/08/09/braine-l-alleud-vs-michelin-apres-une-premiere-charge-loupee-la-commune-con.html, 23h35 09 août 2016, consulté le 25 janvier 2020

              17Ibid.

              18Tanguy de Ghellinck, Sudinfo Waterloo, groupe Rossel-Sudpress, Putsch sur le champ de bataille de Waterloo, https://waterloo.blogs.sudinfo.be/archive/2019/07/02/scoop-putsch-sur-le-champ-de-bataille-de-waterloo.html

              Publié dans Portrait de pays, Textes, images, sons aux presses universitaires de Renne, sous la direction de Sophie Lécole SolnychkineDavid Martens et Jean-Pierre Montier, en 2024, ce texte est issu de l’intervention que j’ai eu l’occasion de faire à Cerisy lors du Colloque qui y a été organisé à l’été 2019.


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