2024. Publié aux presses universitaires de Renne, sous la direction de Sophie Lécole Solnychkine, David Martens et Jean-Pierre Montier, Portrait de pays accueille le texte de l’intervention que j’ai eu l’occasion de faire à Cerisy lors du Colloque qui y a été organisé à l’été 2019 : Waterloo n’est pas à Waterloo.
Waterloo est le nom d’une petite ville en périphérie de Bruxelles. Ce nom est connu dans le monde comme celui d’une bataille. Il est tellement connu qu’il est devenu un nom commun. C’est aussi le nom d’un champ. Mais ce champ n’est pas situé à Waterloo. C’est la contingence de la localisation du quartier général du vainqueur de la bataille qui a donné son nom au champ. Cette variabilité du toponyme proche d’une délocalisation a-t-elle favorisé l’utilisation du nom propre comme nom commun ? Derrière cette question anodine se profile une géographie fluide dont le texte envisage de dresser le portrait.
Qu’est-ce qu’un portrait de pays? Il n’est ni un paysage, ni un récit de voyage, ni une description de guide touristique : le portrait de pays (ou de ville) est la représentation synthétique d’une contrée sans raconter un périple, sans proposer un panorama à vocation pratique. Essentiellement documentaire, le portrait de pays dépeint un territoire déterminé, non seulement dans sa conformation géographique, mais aussi dans son histoire et dans les usages des populations qui y vivent. Le portrait de pays prend de nombreuses formes.
À la différence du roman littéraire et graphique, ou encore du paysage pictural et photographique, il se profile comme un genre qui a investi une grande diversité de formes médiatiques : la littérature, la photographie, le cinéma, la télévision, mais aussi les arts sonores, les arts graphiques et visuels, ainsi que l’urbanisme et la communication des territoires. C’est à une approche globale du portrait de pays dans ces principales déclinaisons que l’ouvrage se consacre. Fondé sur une collaboration entre différentes disciplines, il se concentre sur sa création. C’est pourquoi, il donne une grande place à des entretiens d’artistes tels que Thomas Clerc, Raymond Depardon, Joachim Glaude, Julien Poidevin. Il publie en outre une intervention de Bruno Goosse.
Voir « Portraits de pays » sur le site des PUR.