2025 Pièces à conviction

Expo. 28/02-15/03/2025
Centre d’art de l’UPHF (Ronzier), Valenciennes
Pôle Ronzier II, Bd Henri Harpignies, 59300 Valenciennes, France

Grégory Buchert, Anna Buno, Apolline Ducrocq, Duo eeee, Lucien Fradin , Bruno Goosse, Noé Grenier, Jehanne Paternostre, Estefanía Peñafiel Loaiza, Set & Chloé, Uklukk, Éric Valette​​​​​​

Preuve lors d’un procès, la pièce à conviction renvoie d’abord à l’élément qui incrimine, jusqu’à désigner une ou un coupable. À entendre comme objet ou trace accessible par les sens, la pièce à conviction se fait indice dans lequel s’incarne l’enquête. Et sa capacité à convaincre, par intuition ou imagination, permet souvent d’engager un récit.

L’art contemporain partage des outils et des méthodes d’enquête avec d’autres disciplines (sociologie, anthropologie, histoire, archéologie, journalisme…) mais lorsque les artistes se mettent à enquêter, leurs attentes sont tout autres. L’enquête artistique induit des sujets, des approches et des mises en forme spécifiques. Qu’il s’agisse d’œuvres en elles-mêmes, de matières premières, de documents, d’archives, de prélèvements, de collectes, de prototypes, de fac-similés, les artistes ont confié pour cette exposition un ensemble d’éléments témoignant soit d’un projet déjà achevé, soit de leur recherche en cours. Sur le mode d’un chantier ouvert, il est question de mettre à table leurs pièces à conviction, de nous convier dans leur laboratoire, sans pour autant tout dévoiler, en laissant la part belle aux zones d’ombre et aux angles morts. Il s’agit d’approcher leurs gestes, leurs méthodes et leurs terrains de recherche : d’éprouver ces investigations de manière sensible, offrant la possibilité de se placer soi-même dans une posture d’enquêtrice ou d’enquêteur.

Grand(s) air(s) est le titre d’un livre prêt à être imprimé qui s’est construit à partir du désir de revenir sur deux enquêtes ayant chacune conduit à une exposition et de les relier. La première concerne un bâtiment construit par l’architecte Antoine Courtens dans les Laurentides, au Canada, à la demande d’un riche homme d’affaire, Louis Empain. Elle a donné lieu à une exposition au centre d’art et d’essai Occurrence à Montréal en 2020 : échoué n’est pas coulé. La seconde enquête concerne un bâtiment construit par l’architecte suisse Michel Polack en Ardenne, à la demande d’un riche philanthrope, Louis Empain. Cette seconde enquête a donné lieu à une exposition à Bruxelles, à l’été 78 en 2021. L’articulation de ces deux projets a nécessité quelques enquêtes complémentaires mettant à jour l’héritage reçu par Empain et une manière de s’en libérer, ce qui nous a conduit à envisager les bâtiments (en tant que patrimoine) sous le prisme de leur destin : c’est-à-dire de donner à voir l’écart entre les intentions de son (ou ses) créateur(s) et leur capacité à résister, voire à s’émanciper.
Dès lors s’est posé la question de la capacité d’émancipation des enquêtes elles-mêmes. Comment peuvent-elles échapper aux intentions (même non explicites) de celui qui les a mises en œuvre ? C’est afin d’interroger leur capacité de résistance qu’il a été proposé de faire un retour à l’exposition dans une perspective de dessaisissement  : tout ce qui est dans le livre est disponible pour l’exposition mais le choix n’appartient plus à celui qui les a sélectionné pour le livre et souhaite s’effacer derrière l’enquête elle-même.
BG.

En partenariat avec le Service Culturel de l’Université Polytechnique Hauts-de-France, L’H du Siège, le Frac de Picardie – Hauts-de-France et le Frac Sud – Cité de l’art contemporain.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Anna Buno et Henri Duhamel. La scénographie est confiée à Valentin Wattier. L’identité visuelle est créée par Fanny Muller. 

L’exposition est présentée dans le cadre de la manifestation EN REVENIR. Gestes d’enquêtes dans le champ de l’art actuel, organisée par Anna Buno, Henri Duhamel, Philippe Fauvel et Angelina Toursel entre les Universités d’Amiens (UPJV) et de Valenciennes (UPHF), les laboratoires CRÆ et LARSH (DeVisu et DeScripto)

VERNISSAGE : Jeudi 27 février 2025​. Faire sans (40 min) un exposé de Gregory Buchert
à 17h30 à l’atelier Fischli et Weiss (4e étage – bâtiment Ronzier)

FINISSAGE : Jeudi 13 mars 2025. Ce sont des mains (30 min) une lecture de Mathis Berchery à 18h30 au Centre d’Arts de l’UPHF


Publié

dans

,

Étiquettes :