Conférence-performance dans le cadre du colloque international Image en tr@nsit, du 27 au 29 avril 2022, à Turbulence, 3 place Victor Hugo, Marseille.
jeudi 28 avril, 9h30 – 10h, conférence-performance constituée de projection d’images extraite de la bibliothèque idéale à destination de la jeunesse conçue par Louis Empain et Michel Jadin, telle qu’elle apparaît dans l’édition de 1959 de l’ouvrage Nos enfants lisent paru aux éditions du Soleil levant. En revisitant un guide de lecture rédigé et édité par un philanthrope belge à la fin des années 50, l’intervention se propose de suivre différents types de circulations des images contenues dans les livres indexés : la circulation des corps dont l’image est la trace, celle des images dont les livres sont le vecteur, et enfin une nouvelle circulation de livres quasi oubliés. Il s’agira de tenir compte de l’intense circulation d’anciens livres sans valeur, rendue possible par la mise en réseau de bouquinerie et la diffusion immédiate et quasi- mondiale de ces supports d’images via Internet. Cette confrontation s’établira dans un rapport à une certaine idée de la morale ou du bien commun et abordera le genre des destinataires de ces ouvrages.
Cette conférence-performance s’inscrit dans le colloque qui vient synthétiser et prolonger les 4 années de recherche du programme « Images en tr@nsit : territoires et médiums » initié au LESA en 2018. Le colloque a pour objectif d’envisager les phénomènes actuels de déplacements des images, que celles-ci soient matérielles ou mentales et culturelles, en s’attachant aux productions artistiques. Les déplacements y sont principalement envisagés comme des migrations à travers des territoires de tous types et comme des fluctuations entre les médiums. Interdisciplinaire, ce colloque s’intéresse à l’intégration des mutations technologiques et médiatiques qui génèrent cette mobilité mais aussi aux relations entre certaines démarches artistiques et les phénomènes sociétaux ainsi bouleversés. L’exposition Contre-visualités propose d’explorer la façon dont les artistes renégocient des tactiques qui peuvent relever d’un jeu d’opposition entre visible et invisible, mais leurs pratiques relèvent également de l’enquête, de l’organisation collective et de la participation au sein d’un contexte médiatique complexe. En effet, si le web et les outils de communication récents engendrent une nouvelle et intense forme de surveillance sociale, ils autorisent aussi une prise de parole des subalternes qui bouleversent l’articulation des discours antagonistes et produit des interférences au sein de l’opinion publique.