Publication 2023. L’article « la chasse au trésor » fait partie de l’ouvrage « Images et mondes composites » édité par les Presses Universitaires de Provence sous la direction de Damien Beyrouthy. Cet ouvrage traite d’une notion encore peu théorisée : le compositing d’images, très présente aujourd’hui. Il tend à combler cette lacune et donne un éclairage varié depuis des disciplines diverses – arts plastiques, cinéma, esthétique, sociologie, recherche-création, histoire de l’art.
« La chasse au trésor » n’est pas un texte sur l’objet composite, mais plutôt un texte qui se veut fonctionner comme un objet composite.
En écrivant le travail plastique, plutôt qu’en écrivant sur lui, l’écrit s’apparente plus à une traduction sous forme écrite de l’exposition « échoué n’est pas coulé » qu’en son explication à la lumière du concept d’objet composite. Cette pratique de la traduction vise à promouvoir la décoïncidence des formes en réfutant toute adéquation entre une forme et son contenu. Chaque forme est légitime et produit ses ajustements et ses négociations avec ce qu’elle vise et montre.
Raconter des histoires à voix multiples est pour moi un enjeu éthique qui remet en cause les liens de causalité qui reposent sur la distinction entre les voix qui comptent et celles qui comptent moins, d’où ma difficulté à adopter un discours plus référencé.
Cet article a été d’abord publié en version électronique sur le site de [sens public] toujours sous la direction de Damien Beyrouthy.
Merci à Damien Beyrouthy et au comité scientifique d’y avoir accueilli mon article atypique : la chasse au trésor.
Au début de « Lettre à Freddy Buhache1 », Jean-Luc Godard, à qui la Ville de Lausanne a commandé un film, suppose que les commanditaires seront furieux car ils considéreront qu’ils ont demandé « un film sur… », et qu’ils ont reçu « un film de… » , qu’ « il (n’)arrive pas encore à la surface». Cette critique pourrait sans doute être formulée vis-à-vis du texte « la chasse au trésor » qui n’est pas un texte sur l’objet composite, mais plutôt un texte qui se veut fonctionner comme un objet composite.
En écrivant le travail plastique, plutôt qu’en écrivant sur lui, l’écrit s’apparente plus à une traduction sous forme écrite de l’exposition « échoué n’est pas coulé2 » qu’en son explication à la lumière du concept d’objet composite. Cette pratique de la traduction vise à promouvoir la décoïncidence3 des formes en réfutant toute adéquation entre une forme et son contenu. Chaque forme est légitime et produit ses ajustements et ses négociations avec ce qu’elle vise et montre.
Raconter des histoires à voix multiples est pour moi un enjeu éthique qui remet en cause les liens de causalité qui reposent sur la distinction entre les voix qui comptent et celles qui comptent moins, d’où ma difficulté à adopter un discours plus référencé.
1 Lettre à Freddy Buache est un court métrage de Jean-Luc Godard de 1991, commandité par la Ville de Lausanne à l’occasion de son 500e anniversaire. Lettre à Freddy Buache est également un livre édité par les Éditions Demoures, à Lausanne, en 2001. Le livre reprend le texte de la voix off et certaines images du film. Il ne contient aucun texte critique ou méta discours au sujet du film. Une courte postface précise le cadre de la commande et la date de la première.
2 Échoué n’est pas coulé, exposition, du 16 janvier au 29 février 2020, à l’espace d’art et d’essai Occurrence à Montréal.
3 François Jullien, Dé-coïncidence, D’où viennent l’art et l’existence, Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, 2017.
On peut également lire l’article ici.