Art et récit au XXIe siècle
sous la direction de Jean ARNAUD
N° ISBN : 978-2-8107-0541-2
PRIX : 25.00 €
Format et nombre de pages : 19 x 23 cm – 378 p.
Dans le monde contemporain, le récit se construit avec des mots, mais aussi avec des images et des signes de toutes sortes. Ses formes semblent infiniment variables, et ses fonctions sont parfois confuses en ce début de XXIe siècle où les médias véhiculent à l’échelle planétaire et en temps réel des informations pléthoriques sur tous types de supports. Dans ce contexte multiple, de nouvelles formes narratives se développent dans la création artistique ; elles s’expriment bien sûr à travers les médiums traditionnels (peinture, dessin, photo, cinéma, vidéo…) mais aussi de plus récents, issus de leurs croisements. L’installation, et l’exposition elle-même, sont maintenant d’importants vecteurs de récits, tout comme de nouvelles pratiques performatives transdisciplinaires (reenactment, théâtre-performance…).
Si la profusion de récits éphémères, fragmentaires, recomposables et formatés conduit maintenant à une préoccupante uniformisation des cultures, le désir de contre-narrations élaborées notamment par les artistes pourrait tout aussi bien se révéler capable de donner corps à une mondialité fondée sur une nouvelle forme d’humanisme.
Théoriciens et artistes sont associés dans cet ouvrage pour expliciter certains enjeux esthétiques et sociopolitiques de l’utilisation abondante et diversifiée du récit dans ou sur les œuvres ; les auteurs caractérisent ainsi dans ces dernières de nouvelles temporalités et des relations inédites entre lieu et récit.
Globalement, il s’agit de définir la fonction critique actuelle de la narration en art, en commentant l’inventivité des moyens plastiques tout autant que la complexité des relations entre imaginaire fictionnel et perception du réel.
Année : 2018
Réf. : ART 05
Bruno Goosse Souveraineté populaire. Ce que la BD fait au récit
Bien qu’on ne s’entende guère pour en définir le moment, il semble admis aujourd’hui que la bande dessinée a gagné ses lettres de noblesse. Qualifiée de neuvième art, elle n’en reste pas moins essentiellement populaire. Puisque l’artiste, lui, « est souverain, dans le sens fort du mot1 », ne devrions-nous pas nous demander comment la bande dessinée conjoint souveraineté et dimension populaire ?
Ce texte envisage le rapport entre l’expérience du récit, ses contextes de réception et la matérialité des objets qui les portent. En partant de l’articulation du linéaire et du tabulaire que nous trouvons déjà dans la broderie de Bayeux, ll sera question de montrer comment le travail continu de ces formes (expérience, contexte et matérialité) en sape progressivement la hiérarchie. Du recouvrement de la figure du héros par Jochen Gerner à l’acmé novelty de Chris Ware, se raconte l’histoire d’une prise de pouvoir des outils de production qui traite de manière égalitaire ce qui, dans un monde hiérarchisé, reviendrait au libraire, à l’éditeur, à l’auteur ou au lecteur, accomplissant ainsi une démocratisation dont la tournure révolutionnaire pourrait bien porter le nom d’une souveraineté populaire.
Résumé du texte en 16 points
- L’ILLUMINATION DE LA VITRINE
- LA PROMESSE DE LA COUVERTURE
- L’EXPOSITION DE LA TOILE (Bayeux)
- LA TORSION N’EST PAS UN RETOUR EN ARRIÈRE
- COUSU DE FIL BLANC
- UN LIVRE comme une valse, EN DEUX TEMPS (Deleuze)
- LE MODÈLE DE L’ALBUM (Tintin)
- L’ÉPAISSEUR DE L’ENCRE (Jochen Gerner)
- POLITIQUE DU RÉEL
- ANCRAGE
- LES RECOUVREMENTS
- PRÉVISION
- POLITIQUE
- L’INDÉCIDABILITÉ (Chris Ware)
- UN TRAVAIL EN DEUX TEMPS
- LA MATIÈRE DU MONDE
1Michel GUÉRIN, L’artiste ou la toute-puissance des idées, Publication de l’Université de Provence, 2007, p. 23.
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